Working girl (pas le mauvais film des années 80)

Publié le par Mamzelle C

Depuis ma dernière contribution à ce blog, que d'aventures ! Bon j'ai trouvé un travail (comme quoi arriver en nage après avoir couru pour ne pas être en retard à un entretien n'est pas forcément pénalisant), et aujourd'hui je commence ma deuxième semaine de travail. Me voilà donc dans un univers totalement nouveau pour moi, celui des working girls qui travaillent dix heures par jour, dans des tailleurs impeccables. Je profite donc de ma courte pause déjeuner (que je passe devant mon ordi, on a la vie glamour qu'on peut...moi, entre 13h et 14h, je surfe sur yahoo people en mangeant une salade) pour raconter ma première semaine de travai. Déjà, pour planter le décor, je travaille pour un fond d'investissment. Vous ne comprenez rien à la finance ? Moi non plus. Leverage by out, joint venture, private equity sont mes nouveaux meilleurs amis. Donc vous pensez bien que c'est un peu austère comme ambiance de boulot. Quoi qu'il y a matière à rire, surtout qu'ici tout le monde parle un sabir anglo-français, ce qui donne des trucs du genre "Tu peux me printer le doc ?", et autres "on se fait un petit meeting après le lunch ?". J'adorerais vous dire que c'est la folie au contraire, mais les banquiers sont ce qu'ils sont. Et le fait que le chauffage ne marche que moyennement dans ces bureaux ne rend pas l'atmosphère beaucoup plus chaleureuse.

Et, du coup, mon entrée dans le marché du travail a eu une conséquence de taille : j'ai du faire une réforme de ma gare-robe des plus profondes. Evidemment, ce n'est pas la seule conséquence, disons que pour le moment c'est la plus visible (ça et le fait que le vendredi je suis sur les rotules, et que je suis au lit à 22h tous les soirs). Donc j'ai du investir dans une garde-robe pas bien folichonne, moi qui étais adepte du jean-converse en (presque toute) circonstance. Mais il y a pire. Car qui dit dressing de working girl (dans mon cas c'est plutôt micro-penderie partagée), dit repassage. Ben oui, parce que les chemisiers de working girl, on peut pas aller les chercher au fond du panier à linge, en boule et froissés. Deuxième conséquence donc : mon dimanche après-midi se voit gravement amputé par la nécessité de faire du repassage. Et je déteste ça. La preuve, hier, en repassant, j'ai trouvé le moyen de me brûler deux fois, ce qui devrait être qualifié d'accident du travail.

Et, en parlant d'accident du travail, celà m'amène à évoquer le troisième volet de ma réforme vestimentaire. Je vous l'ai dit, c'est une réforme de fond, et j'ai du attaquer l'épineuse question des chaussures. Parce que les chaussures à talons, tout le monde sait que portées plus de deux heures, c'est la mort du pied par compression assurée, à moins d'être mannequin (mais dans ce cas, on est payé pour souffrir et se taire). Or, le talon est indissociable de la working girl. En témoigne ma rencontre avec une distinguée dame, dont je ne citerais pas le nom, qui, à 19h, alors que je n'ai pour ma part qu'une seule envie, partir en courant, entre dans nos bureaux pour un rendez-vous avec ma supérieure. C'est une pro elle, ça se voit, son tailleur n'a pas de faux-plis, et elle porte ses escarpins comme un prolongement de ses jambes. Et là, j'ai compris qu'il s'agissait vraiment d'un accessoire indispensable, si je voulais avoir l'air d'autre chose que d'une stagiaire (que je ne suis plus, nom d'un chien). Le lendemain donc, je suis arrivée, clopinant sur des talons de neuf centimètres. Bilan : heureusement qu'on fait un travail de bureau, sinon j'aurais du être amputée des deux pieds, mais j'ai réussi à ne pas choir ni me tordre la cheville, ce qui est un bon début. Mais investir dans des semelles sholl est plus que jamais à l'ordre du jour. Mais le pire (et je rapelle quand même que je titre un 1m60 au garrot, ce qui signifie que quand je mets des chaussures à talons, la différence est tout de suite significative) c'est que personne n'a rien remarqué. J'ai toujours l'air d'une stagiaire, (probablement parce que je traîne avec les stagiaires à la pause), et ce malgré une réforme profonde de ma garde-robe. En même temps, une semaine, c'est un peu court pour passer d'étudiante à professionnelle accomplie. Et ce n'est pas une paire de chaussures à talons, fussent-ils vertigineux, qui va changer ça. Je suppose que c'est un long apprentissage, et que l'habit fait le moine, en fin de compte. Même si passer pour une stagiaire est un tout petit peu frustrant, surtout quand on vous demande de faire le café dix fois dans la journée...

Voilà, évidemment, j'ai peu de temps, j'ai déjà bien dépassé l'heure de la pause-déjeuner. Et, miracle de l'open-space, il y a des chances pour que quelqu'un (de préférence, quelqu'un qui est mon supérieur hiérarchique), jette un oeil à mon écran et s'aperçoive que je ne rédige absolument pas la note sur les "femmes et l'argent" que je dois rendre pour quinze heures. La semaine prochaine, je crois que je vous parlerais de ma banlieue chic, ambiance Neuilly-sa-mère à Monoprix.


Parce que c'est mon anniversaire bientôt, et que quelque chose me dit que je devrais recevoir ça
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Publié dans Octobre 2009

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