La groupie du pianiste

Publié le par Mamzelle C

Dans quelques jours commencera pour moi la saison des festivals, véritable acmé de l'année musicale. Cette année donc, je prendrais la route (avec quelques autres milliers de festivaliers) dans mon antique auto sans clim, et avec ma soeur, qui invariablement m'annonce qu'elle ne va pas tarder à s'endormir environ une heure après le départ. Et comme tous les ans, ce sera le camping, l'inconfort de la tente, les sandwichs pâté-cornichons à 4 heures du matins au retour des concerts, la douche froide, parfois la boue, et le retour moulu mais heureux le lundi matin au travail. Et cette année, l'attente a une saveur toute particulière car je vais enfin voir Pete (pardon, il veut qu'on l'appelle Peter maintenant le chéri) Doherty (aka Dents Pourries, avant que Miss Moss ne lui ait payé un nouveau dentier). Et si je suis toute excitée à cette idée, c'est que parmi les groupes-que-j'aurais-aimé-voir-en-live-mais-qui-ce-sont-séparés-avant, les Libertines occupent une place de choix. D'accord, Pete n'est pas Les Libertines, mais que sont les Libertines sans Pete ? Je suis une groupie, une vraie, une qui balance sa culotte sur la scène et qui se fait tatouer le nom de son groupe favori.


Et, dans ma vie de groupie se sont succédés pas mal de bellâtres à mèches, comme Pete Doherty donc (Rimbaud en polo Fred Perry), Julian Casablancas (rien que ce nom, moi j'ai déjà les poils qui se hérissent), Ira Elliott de Nada Surf (qui après un concert, en posant pour la photo, m'a dit « I want to spend a night with everyone of you » ... et j'en étais toute chose, même s'il parlait de toutes les dindes hystériques qui attendaient comme moi son passage) et même des garçons moins avouables pour ma crédibilité comme Paolo Nutini (je ne suis pas Jenny moi, la différence d'âge ne me gêne pas) ou encore Brian Molko (et là, même en rêve je n'avais aucune chance). De toute façon, c'est simple, je deviens une dinde décérébrée dès qu'un garçon me joue trois accords de guitare, et ce même s'il est moche comme un pou, et peu m'importe qu'il gratte pour moi dans l'intimité d'une chambre, pour dix autour d'un feu sur la plage, ou pour mille dans une salle de concerts. Et du coup, dans ma vie, à part la mode et les chaussures, il y a la musique. Et pourquoi ? Autant l'avouer tout net. Parce qu'avant même la mode, les chaussures ou la musique, ma VRAIE passion ce sont les garçons. Les grands, les petits, les beaux (pas tant que ça hélas), les moches (un peu trop à mon goût), ceux aux fesses plates, ceux qui commencent à perdre leurs cheveux, ceux qui ont les yeux bleus (oui, surtout ceux-là), les drôles (même si c'est plus souvent moi qui les fait rire que l'inverse), les intelligents, les sûrs-d'eux, les timides...bref, tout ce qui a un chromosome Y ou presque est susceptible de m'intéresser.


Et c'est pour l'un d'entre eux que j'ai commencé à m'intéresser sérieusement à la musique. Alors oui, il était plutôt métalleux (ma culture était donc partielle dès le début), et moi j'avais 16 ans. Je suis sortie de là en ayant roulé des patins à un garçon qui avait les cheveux plus longs que moi et une solide culture qui me permet aujourd'hui de différencier heavy metal, doom metal et métal mélodique là où le néophyte n'entend que du bruit et des voix disons...gutturales. Plus tard, c'est pour les beaux yeux (bleus) d'un autre que j'ai rencontré l'amour de ma vie de groupie, les Pixies. Certes, ils sont moches et vieux, mais je traverserais la France sur les genoux pour les voir à nouveau. Ou comment un simple sujet de conversation pour approcher un garçon est devenu une vraie passion. Bien sûr, depuis, j'ai appris à penser par moi-même. Enfin, à écouter de la musique par moi-même. Au point de m'entendre dire « Tu t'y connais vachement en musique...pour une fille ». Et c'est probablement ça qui fera de moi une vulgaire groupie, même si, de temps à autres, j'arrive à impressionner un garçon avec l'étendue de ma culture musicale. Mais mon vrai amour, ma dévotion, ira toujours aux musiciens. Parce qu'après tout, ils sont des garçons...et qu'ils aiment la musique autant que moi. Ce qui achève de faire de moi, et définitivement, une groupie décérébrée. Mais peu m'importe, si je marche dans les pas de la (presque) célèbre Penny Lane.

Et une petite chanson (très en lien avec le sujet qui nous préoccupe) d'un de mes chanteurs favoris (mais là, exceptionnellement, je ne me comporterais pas en groupie, et pour cause), Elton John. 

 

 

 

Publié dans Juin 2009

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