A nous de vous faire préférer le train

Publié le par Mamzelle C

Enfin de retour du long week-end du 14 juillet...Et pour la première fois depuis longtemps, c'était un vrai 14 juillet, avec loquage dans le canapé devant le défilé militaire, sieste dans un relax au soleil, et feu d'artifice sur les quais de la Garonne à Bordeaux. 

Mais un week-end de congé commence toujours par un voyage (court ou long, peu importe), et c'est donc samedi que j'ai rejoint la gare de Reims, pour m'embarquer dans un TGV Reims-Bordeaux plein comme un oeuf. Les départs en week-end, spécialement les longs week-ends fériés sont toujours un enfer dans le train. Chargée comme une mule, avec mon chat qui miaule de détresse dans sa cage, je traîne une énorme valise, pour seulement 4 jours de vacances. Mon ADN de bretonne ne saurait se dissoudre dans des vacances au sud, j'ai donc pris maillot de bain et tongs, mais aussi imperméable et bottes, plus le traditionnel cardigan au cas où les soirées seraient fraîches (quelle naïveté, en Gironde, il fait chaud). Je me traîne donc péniblement jusqu'à la dernière voiture du train, à l'extrême bout du quai. Comme d'habitude, je suis reléguée dans le fond (merci la carte 12/25), avec les ... familles. Oui j'ai bondi de joie quand la SNCF a annoncé la mise en place de TGV réservés aux familles. Qui n'ont pas été généralisés, hélas. Mais rien que pour ça, on devrait songer à canoniser Guillaume Pépy, le Président de la SNCF. Car une famille dans un train, ça va. Mais vingt familles ? Ca multiplie simplement par vingt les babils, les pleurs, les jeux dans le couloir.

A chaque fois, je me fais avoir, j'ai un bouquin passionnant à finir, ou un disque génial ou tout nouveau à écouter. Et mon plaisir est gâché par les pleurs d'un enfant. Mais si les pleurs d'un enfant sont proprement insupportables et crispants au possible (je me suis toujours demandé comment de si petits poumons peuvent produire une telle puissance sonore), il y a bien pire. Car s'il y a au monde quelque chose que je déteste plus qu'un enfant dans le train, ce sont les parents de cet enfant dans le train. Pour peu qu'il pleure, on a droit à un mou "Arrêtes de pleurer mon coeur, tu déranges les gens" ou encore un peu vigoureux "ne cours pas dans le train ma puce". Mais le pire, ce sont ces insipides conversations entre parents-voyageurs, unis par le fait de se traîner un morpion dans le train. Et cela suffit à alimenter des inepties du genre "Tu voâ, moâ, je l'ai appelé François, j'adooore et puis en plus, c'est le nom de son grand-père, tu voâ, ça a un...sens" ; et autres discussions à base de nuits du bébé, de couches de bébé et autre nourriture de bébé. Autre genre de moment de grâce ferroviaire : deux enfants se croisent, se toisent, s'observent, et voilà les parents qui s'extasient sur ce qui n'est qu'une banale interaction sociale...pathétique.

Voilà, chaque voyage en train pourrait être l'occasion d'un introspection personnelle, le train est une formidable machine à penser, son rythme régulier incite à la rêverie. Ou alors, plus prosaïquement, c'est l'occasion de lire Glamour d'une traite. Au lieu de ça, je fais à chaque fois face à mon pire cauchemar, les parents d'enfant en bas âge, extasiés devant leur progéniture. Bien sûr, vous pourriez me rétorquer que d'ici quelques années, je serais l'héroïne de mon cauchemar. A cela je vous répondrais que je n'aime guère les enfants, et que je n'ai pas une folle envie d'en avoir (et encore moins d'être enceinte, j'ai déjà des vergetures partout où c'est possible d'en avoir). Plus probablement, mon horloge biologique se réveillera sûrement un jour, ou bien je me laisserais convaincre par un garçon, dans un moment de faiblesse, d'arrêter la pilule. Mais ce jour-là, s'il arrive, je fais le serment de ne transporter ma marmaille que dans les TGV Famille. Parce que j'espère me souvenir qu'avant de rejoindre la cohorte des parents ébahis devant leurs petits, j'ai été une voyageuse, aspirant à savourer ces trajets en train comme autant de parenthèses de la vie. Et c'est une automobiliste qui préfère le train qui vous dit ça.  

Pas évident de trouver un truc sur le train, mais je crois que cette version de Locomotion par Sylvie Vartan est si kitsch que c'est péché de passer à côté... 

 

 

Publié dans Juillet 2009

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J
J'ai vécu le pire cauchemar de ma vie dans un TGV Bruxelles - Marne La Vallée. Déjà,en réservant pour un TGV qui a pour terminus Eurodisney, j'avais anticipé une épreuve terrible. Ce fut pire!
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M
En meme temps, un train plein de petits belges chauffes a blanc a l'idee de voir Mickey...Ca sent le piege a des kilometres.